Marie Carmen RUDLER – Le bilan psychologique

 


OBJECTIF DU BILAN

Le bilan psychologique permet d’apporter des réponses et une compréhension fine du fonctionnement d’une personne (à un moment donné de son parcours) dans sa double dimension affective et intellectuelle. Dans le cas d’enfants et d’adolescents, il est souvent conseillé par des professionnels (médecin, école) et/ou demandé par les parents.

 

LE DEROULEMENT DU BILAN

Le bilan se décompose en plusieurs phases:

– entretien préliminaire ou 1er rendez-vous

– séance(s) de bilan

-dépouillement, correction, analyse et interprétation des tests, rédaction (éventuelle) d’un compte-rendu écrit (psychologue)

-entretien de restitution ou compte rendu oral

 

-1- L’entretien préliminaire ou 1er rendez vous

Pour évaluer la pertinence d’un bilan, préciser les attentes de chacun et mieux saisir la demande à l’origine de la démarche entreprise: qui demande quoi et pourquoi? Un bilan n’est pas anodin, est coûteux, et n’est réalisé qu’après évaluation de la demande et si besoin réel il y a.

Pour retracer l’histoire personnelle (étapes du développement, événements particuliers,…), familiale, scolaire

Pour repérer ce que la personne sait du bilan, ce qu’elle en attend elle-même.

En agissant de la sorte, la psychologue élargit le champ du bilan en ne le réduisant pas à un simple calcul de scores, de notes, mais bien en resituant ce bilan dans un contexte plus large englobant l’histoire de la personne, son environnement et les différents événements ayant pu peser de manière significative sur son développement. La psychologue est tenue d’observer les règles éthiques et déontologiques relatives à sa profession. En matière de bilan psychologique, elle s’interdit toute pratique tronquée ou qui n’ait pas pour visée l’intérêt de la personne qu’elle rencontre.

 

-2- Le bilan se décompose en 2 parties complémentaires (selon la nature de la demande, seule l’une ou l’autre des 2 parties peut être proposée) qui se complètent et s’enrichissent mutuellement.

Même si on utilise d’une part des tests d’intelligence (ou tests de QI) et de l’autre des épreuves de personnalité, il s’agit d’un découpage arbitraire nécessaire seulement pour l’évaluation. Le bilan ne peut se révéler vraiment pertinent que s’il appréhende la dynamique psychique de manière globale (au niveau émotionnel, cognitif, intellectuel et affectif) afin d’être au plus près de la réalité.  Des difficultés intellectuelles peuvent engendrer à terme des perturbations au niveau des affects. Et, inversement, un enfant rencontrant un mal-être peut avoir des difficultés au niveau psychoaffectif, ce qui peut avoir des répercussions sur son développement intellectuel.

 

-le bilan psychométrique (ou bilan du fonctionnement cognitif et intellectuel)

Il est proposé lorsque l’on sent par exemple un enfant en difficulté ou au contraire très à l’aise sur le plan intellectuel. Il détermine le potentiel d’une personne, son Quotient Intellectuel (ou QI), ses points forts, ses points faibles; il peut aider à aménager une scolarité, à prendre des décisions concernant l’orientation scolaire, il peut permettre de définir avec précision si un haut potentiel intellectuel (HPI) est avéré et à quel niveau.

Le test proposé (les Echelles de Wechsler : WPPSI-IV avant 6 ans, WISC-V de 6 à 16 ans, ou WAIS-IV pour les adultes) est le test d’intelligence le plus largement reconnu pour l’évaluation du fonctionnement intellectuel global. Le Quotient Intellectuel ou QI repose sur des épreuves évaluant la compréhension verbale, le raisonnement (perceptif, visuospatial, fluide), la mémoire de travail et la vitesse de traitement.

Le QI est l’une des expressions possibles de l’intelligence: il quantifie le degré d’efficience d’une personne dans un ensemble d’épreuves comparativement à des personnes du même âge. C’est une mesure comparative des capacités intellectuelles à un instant t.

 

-le bilan du développement psychoaffectif et de la personnalité

Il permet de mieux comprendre et d’analyser le comportement de l’enfant, son mode de relation aux autres, à son monde environnant.

Les tests proposés, dits tests projectifs ou épreuves de personnalité (Rorschach, TAT, CAT, Patte Noire, dessins,…) offrent la possibilité d’explorer le fonctionnement psychique de la personne, mettent en lumière la dynamique affective, les ressources et fragilités sur le plan de la personnalité.

Ils fournissent des indications sur d’éventuelles perturbations psychoaffectives (anxiété majeure, ralentissement dépressif, instabilité émotionnelle, …): ces éléments deviennent alors majeurs dans l’observation psychologique et relativisent les résultats du bilan psychométrique (leurs interprétations devant alors être maniées avec précaution).

 

-3- Dépouillement des tests, analyse et interprétation des résultats

Une fois les batteries de tests passées, la psychologue dépouille, cote, analyse, interprète les résultats. Elle part de l’analyse statistique globale des résultats pour aller vers l’analyse détaillée qui va s’articuler à des éléments d’observation fine du comportement recueillis lors des entretiens et de la passation.

 

-4- L’entretien de restitution ou compte rendu oral

Pour donner du sens au bilan en reprenant l’ensemble des données recueillies concernant la personne: observations du comportement, résultats chiffrés au test du QI, analyse des épreuves.

Pour instaurer un véritable espace de communication : échanger et discuter autour des résultats, faire le point sur les questions qui se posent et si nécessaire, aboutir sur des préconisations et des indications de prise en charge.

A l’adolescence par exemple, se comprendre est primordial et le bilan offre cette opportunité. Le bilan peut être un médiateur thérapeutique et souvent un tremplin pour amorcer une prise en charge.

Un compte-rendu écrit peut être remis.